Il ne faut pas rembourser la dette publique !!!

Publié le par Vahine

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Toujours la même histoire, à expliquer encore et toujours .............


A retenir essentiellement :


La loi de 1973 oblige l'état à emprunter à des banques privées AVEC INTERETS au lieu d'emprunter SANS INTERET à la Banque de France .


Pompidou


Et par conséquent : les déficits publics sont essentiellement constitués du paiement des INTERETS DE LA DETTE, et non pas de la dette elle même.

 

Hors, si on ne devait rembourser QUE LA DETTE, la situation ne serait pas catastrophique !!!

 

Par Stan pour : Tête de Quenelle : www.tetedequenelle.fr :

 

 

Il ne faut pas rembourser la dette publique
2011 août 30
by Stan

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Je viens d’écrire un article sur la crise de la dette pour OWNI. L’article est intitulé “La dette expliquée aux nuls”, mais ce n’est pas le titre que j’aurais préféré, mon objectif étant clairement de poser la question de la légitimité du remboursement de la dette publique. Je vous invite à aller lire l’article sur OWNI, mais j’aimerais profiter de cet article pour glisser quelques remarques et explications complémentaires. 

Il faut réformer les statuts de la banque centrale

Je reviens dans l’article sur ce que j’ai déjà expliqué sur ce blog à plusieurs reprises, à savoir tout d’abord l’importance de revenir sur la loi de 1973 et les traités européens qui interdisent à la BCE de financer les dépenses publiques des états de l’eurozone. De cette manière les états pourraient se donner de l’air en empruntant à taux zéro à la banque centrale et en laissant un peu couler l’inflation de manière à « monétiser » la dette.

 

 

Il est tout à fait possible de parvenir à une réforme des traités européens allant dans ce sens… à condition bien sûr de le demander ! (Combien de prétendants à la présidentielle le font ?)


La France dispose d’un poids dans l’Union Européenne. En tapant du poing sur la table, il y a une chance que nous soyons écoutés. Les allemands, traumatisés par Weimar (qui, ne l’oublions pas, est une période marquée par l’occupation française de la Rhur et des grèves générales) ne seront pas facile à bouger. Mais s’ils sont seuls face au reste de l’Europe, ce sera à eux de partir. Ce qu’ils n’ont d’ailleurs pas forcément intérêt à faire, vu qu’ils se retrouveront avec un Mark réévalué qui nuirait à leurs exportations. Ils devront donc faire des concessions s’ils veulent rester dans l’euro.


De plus, la BCE est déjà aujourd’hui en train de trahir l’esprit des traités européens en achetant sur le marché secondaires des bonds italiens, espagnols, irlandais et grecs. La brèche est ouverte !

Le “problème” de l’inflation

On ne manquera pas de me reprocher que cette solution est inflationniste. Et je ne le nie pas (quoique), même s’il faut nuancer cette crainte. Tout d’abord, il faut bien avoir conscience que les plans d’austérité généralisés nous emmènent vers un assèchement du crédit et de la demande, résultant en une spirale déflationniste tout aussi mauvaise que l’inflation. Ensuite, il faut rappeler que les banques ont créé de la monnaie à hauteur d’environ 8% par an depuis la création de l’euro sans que cela ait créé trop d’inflation (des bulles immobilières, en revanche…). Ne soyons donc pas totalement dogmatique sur le sujet monétaire : la création monétaire n’est inflationniste que si elle ne crée pas de nouvelles richesses (est-ce le cas du crédit à la consommation ?).


J’aimerais aussi attirer votre attention sur la dynamique qu’implique de redonner aux dirigeants le contrôle de la création monétaire. Prenons le cas de la Grèce et imaginons que le gouvernement grec – notoirement corrompu – ait pu faire tourner la planche à billet pendant ces dix dernières années. C’est indéniable : l’inflation aurait certainement explosé compte tenu de la mauvaise gestion de ce pays, et c’est alors qu’un certain nombre de gens vont vous dire : « c’est atroce, le gouvernement spolie les grecs ! ». Oui, mais on peut aussi imaginer que justement, parce que les effets de la mauvaise gestion du pays deviennent directement palpable pour les citoyens (et de surcroît, là où ça fait mal : le portefeuille), ceux-ci se rebelleront plutôt que de subir en silence (et donc cautionner) l’irresponsabilité des politiciens qui ont endetté à outrance le pays. Car il faut bien comprendre ceci : tant que tout le monde est payé à la fin du mois, il n’y a aucune chance que les gens se plaignent vraiment de la mauvaise gestion de leurs dirigeants.


Ce que je veux dire par là, c’est que la dette est un moyen très confortable pour les politiciens de « cacher » le problème. Cela leur permet de reporter le problème à plus tard, après les prochaines élections, par exemple… Au contraire de l’inflation qui rend visible immédiatement les effets d’une mauvaise gestion des dépenses publiques. Cela rendrait donc autrement plus responsable les politiciens qui ne peuvent plus rejeter la faute de la dette sur leurs prédécesseurs.


Demandez-vous aussi : à qui l’inflation fait-elle le plus mal ? Est-ce aux riches dont les placements financiers sont rabotés, ou bien les salariés ou allocataires dont les revenus sont indexés sur l’inflation ? L’inflation est l’équivalent d’une flat tax (une taxe proportionnelle à l’ensemble des revenus), sauf que personne ne peut y échapper. De sorte qu’au moins, la justice sociale est à peu près conservée.


Je voudrais également signaler que le recours à la création monétaire devrait être rigoureusement contrôlé et transparent. Et que le meilleur moyen pour que les règles soient le plus juste, c’est la mise en place d’un dividende universel (qui consiste à distribuer directement aux citoyens la monnaie créée). De la sorte, personne ne profite plus que l’autre de la création monétaire, et il n’y a pas de risque de dérive des politiciens.

Les réformes sont inévitables

J’explique aussi, en m’appuyant sur les travaux de André-Jacques Holbecq, que les déficits publics sont quasi exclusivement constitués du paiement des intérêts de la dette, c’est à dire le paiement des intérêts aux investisseurs. Les déficits primaires (sans paiement des intérêts) ne sont pas si déficitaires que cela. Autrement dit, il faut relativiser le cliché selon lequel « l’État vit au dessus de ses moyens ».

 

 

Cela dit, soyons aussi clairvoyants : l’État dépense plus de 600 milliards d’euros par an et n’est même pas capable d’anéantir la pauvreté dans ce pays (je ne parle même pas de l’exclusion sociale ou du chômage…). C’est purement et simplement un scandale.


On n’y échappera pas : ce pays a besoin de réformes en profondeur dans la manière dont l’argent et récolté et dépensé. Ce n’est pas un modèle social que nous avons, c’est une usine à gaz qui fabrique de la jalousie en graissant la patte de quelques uns au détriment de tous. Et ce n’est donc pas pour rien que je prône l’instauration d’un revenu minimum garanti, qui permettrait d’améliorer l’efficience des dépenses publiques en simplifiant l’administration et le système fiscal tout en assurant la dignité financière de tous les citoyens. J’avais d’ailleurs fait un dossier sur ce sujet (toujours pour OWNI) et je vous invite à consulter les multiples articles que j’ai écrit à ce sujet ici-même

Il faut casser la spirale de la dette

 

Comme je l’explique dans l’article, « réduire les déficits revient donc essentiellement à payer les détenteurs de bons du trésor » (c’est à dire les banques, assurances, investisseurs étrangers et des petits porteurs). De sorte que taxer les riches (ou la finance), ne revient au final qu’à prendre d’une main ce qu’on leur rend de l’autre. Pensez-y quand vous entendez un politicien prétendre vouloir faire payer les riches et les banquiers…


La gauche (et notamment le PS) est totalement hypocrite sur ce sujet. François Hollande par exemple, est le premier défenseur du système monétaire (de même que DSK, forcément). Ces gens-là ont été formatés sur les banc de l’ENA et de Science Po par des théories monétaristes dont on voit bien les limites aujourd’hui.

Mais qu’importe, ils arrivent à justifier le fait que la BCE prête aux banques privées des sommes monstrueuses aux taux les plus bas du marché alors qu’ils refusent dans le même temps que la même chose puisse être accordée aux états. Et après, ces mêmes gens vous disent qu’il faut « armer les états face aux marchés et à la spéculation » !! On ne nous prendrait pas pour des cons par hasard ?


Lorsqu’un pays comme la Grèce en vient à se mettre à poil devant les marchés et ses partenaires européens, à devoir privatiser en urgence son patrimoine, faire reculer les droits fondamentaux de ses citoyens, c’est qu’il y a déjà un sérieux problème de souveraineté. Mais pire, lorsque tout ceci est défendu, approuvé, et encouragé par des prétendus « républicains », c’est que la Démocratie est très gravement malade…

Ces gens sont tellement abreuvés de dogmatisme qu’ils en ont oublié le bon sens. Oubliez-les !

Il faut restructurer la dette publique

J’en viens à un paradoxe que j’évoque dans l’article sur OWNI et qu’il me semble essentiel d’élucider :

Soit la dette est vraiment « sans risque », auquel cas le paiement d’une prime de risque est illégitime. Ou la dette souveraine serait « risquée », alors il est logique que des investisseurs essuient éventuellement des pertes.

Les marchés ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre, en l’occurrence des rentes confortables et sans risque. En d’autres termes, que l’on fasse tout pour équilibrer les comptes publics, moi je veux bien, mais les investisseurs doivent aussi participer à l’effort de guerre, en renonçant à une partie de leurs rendements (je ne parle pas du capital). Et ce n’est pas juste une « bonne idée » que je balance ici : c’est le préalable nécessaire à toute réforme de ce pays car il s’agit d’une question de justice sociale.


On le voit bien : les réformes et plans d’austérité ne mènent aujourd’hui à rien d’autre que l’accroissement du chômage et de la misère. La précipitation ne fait qu’exacerber les ressentiments entre les peuples et entre les citoyens : nous sommes en train de nous jeter dans la gueule du loup du fascisme.


Je ne dis pas qu’il suffit de restructurer la dette et pouf, tout va bien se passer. Nous allons tous payer à un moment donné, mais le fardeau doit être équitablement supporté, grâce à des réformes viables et consensuelles. Et pour cela, gouvernements et citoyens ont besoin de marges de manœuvre face aux intérêts de l’oligarchie.


Donnons un peu d’air à la Démocratie, et ça ira déjà beaucoup mieux.

Publié dans Banksters et dettes

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Commenter cet article
L
<br /> Très bon article, analyse en profondeur des vrais causes profondes de notre crise actuelle, et de la spoliation des richesses du peuple par l'oligarchie financière mondialiste, avec la complicité<br /> des élites politiques. Les solutions qui y sont proposées sont intéressantes, et auraient dû être, pour la plupart, mises en place depuis bien longtemps déjà.<br />
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V
<br /> <br /> Il est très important qu'un maximum de gens prennent conscience de ce qui se passe d'où l'intérêt de diffuser de tels articles ...<br /> <br /> <br /> <br />