La vraie finalité des " Mesures d' Austérité "
Sur Wikistrike : Si vous ne voulez pas lire tout l'article, je vous fait un résumé :
Il s'agit de démonter le modèle sociale européen, et de détruire les avancées sociales durement acquises pendant le siècle dernier !!!!
La vraie finalité des "Mesures d'Austérité"
La zone euro s'enfonce dans une récession qui aurait pu être évitée. Si les politiciens avaient
accepté de soutenir fiscalement les pays en difficulté du sud de l'Europe et garanti leurs bonds du trésor (comme le gouvernement des Etats-Unis le fait pour les bons du Trésor étasuniens) leur
économie auraient continué à enregistrer de la croissance pendant que les réformes nécessaires étaient mises en place. Mais la Troïka (le FMI, la BCE et la
Commission européenne) ont décidé de ne les aider qu'à condition qu'ils mettent en place des mesures d'austérité drastiques qui ont obligé les leaders à faire des coupes sombres dans les
effectifs de fonctionnaires et dans les budgets des services et des programmes sociaux. Le résultat était entièrement prévisible ; l'activité
économique s'est mise à piétiner à mesure que les pays s'effondraient l'un après l'autre.
La récession a donc été essentiellement le résultat d'un choix, une
blessure auto-infligée par les décideurs de Bruxelles et de Frankfort. N'importe qui pouvait prédire ce qui allait arriver parce que les politiques de contraction
engendrent la contraction de l'économie. Si on mène des politiques dont le but est de resserrer l'économie, eh bien l'économie se resserrera.
Tout le mois dernier, l'attention s'est concentrée principalement sur
l'Espagne et à juste titre. Le système bancaire espagnol s'écroule sous le poids de dizaines de milliards de créances douteuses générées par la gigantesque bulle immobilière qui continue de se
dégonfler. Le chômage en Espagne est le plus haut d'Europe à 24% (Le chômage de la jeunesse atteint plus de 50%). Malgré tout,
le premier ministre de droite espagnol, Mariano Rajoy, tente d'atteindre l'objectif de déficit exigé par la Troïka, ce qui aura pour conséquence de faire monter le chômage encore davantage tout
en augmentant la récession.
Selon Der Speigel :
Comme on peut le constater, les mesures d'austérité et la consolidation
de la dette ne font qu'aggraver les malheurs de l'Espagne. Finalement, après beaucoup de souffrances inutiles, l'Espagne demandera une aide financière bien
que le président actuel de la BCE, Mario Draghi, assure qu'il n'en sera rien.
Mais les problèmes de l'Europe ne se limitent pas à l'Espagne ni aux
pays de la périphérie. La production française à baissé pour le second mois consécutif et le déclin s'accélère. Le secteur des services montre aussi des signes de détresse à mesure que les
mesures d'austérité se mettent en place et réduisent graduellement la demande agrégée. Le chômage augmente à mesure que la dépression s'accentue. Selon les données d'Eurostat, le taux de chômage
désaisonnalisé a atteint 10% en avril, le plus haut taux depuis 12 ans. L'augmentation du chômage a accru la pauvreté qui affecte maintenant 13,5% de la population. Les mesures d'austérité ont entraîné la chute de la consommation, la perte de la confiance et une récession globale dans tous les secteurs. Pourtant les intraitables banquiers et bureaucrates de Bruxelles et de Francfort n'ont pas modifié leur course d'un iota. Ils restent arcboutés sur le dogme de
l'austérité.
Ecoutez Draghi défendre l'austérité dans un interview pour le Wall
Street Journal :
"Il n'y avait pas d'alternative à la consolidation fiscale et on ne
peut pas nier que cela ait pour effet de contracter l'économie sur le court terme. Dans le futur, il y aura ce qu'on appelle le vecteur de confiance qui réactivera la croissance ; mais ce n'est
pas quelque chose qui se produit tout de suite et c'est pourquoi les réformes structurelles sont de première importance parce que la contraction sur le court terme sera suivie d'une croissance
soutenue sur le long terme si on met ces réformes en oeuvre." ("Q&A : ECB President Mario Draghi", Wall Street Journal)
Notez bien que Draghi ne défend pas l'austérité en s'appuyant sur une
théorie économique reconnue, ni en donnant des exemples de réussite d'une politique d'austérité (Y en a-t-il ?). Il ne nomme pas d'économistes distingués à l'appui de sa théorie. Il nous dit tout
simplement "Faites-nous confiance, nous sommes des experts".... "L'expansion par la contraction marchera parce qu'on vous le dit", même si l'économie s'effondre, si le chômage et la misère
atteignent des records, et si la zone euro se débat avec la pire récession de ces 80 dernières années. "Faites-nous confiance, nous savons ce que nous faisons."
Et voilà un échantillon de l'opinion de Draghi sur la taxation tirée du
même interview :
Résumons-nous : Diminution des dépenses publiques et austérité :
"Bien". Augmentation des impôts : "Mal". Est-ce que ce n'est pas les mêmes foutaises de droite que nous entendons depuis des années ?
"L'austérité" est une attaque contre le modèle social européen qui a pour but de détricoter les avancées progressistes du siècle dernier. Il y a un consensus presque total sur
le fait que se serrer la ceinture n'améliore pas mais au contraire empire la situation. Réduire les déficits au coeur d'une
récession est le meilleur moyen d'étrangler l'activité économique et de susciter l'agitation sociale. Et c'est ce qui est arrivé. En plus de transformer beaucoup de grandes villes
européennes en zones de tir libre, l'austérité est en train de remodeler le paysage politique et d'engendrer des éléments radicaux à droite comme à gauche qui veulent sortir de l'union des 17
pays européens et rétablir la souveraineté nationale. (Hourra !).
Pourtant les politiciens semblent ne se soucier nullement de la tempête
politique qu'ils ont déclenchée. Ils restent fixés, tels des rayons lasers, sur leur but initial, qui est de s'assurer que la plus grande partie de la richesse
nationale monte tout en haut de l'échelle sociale. Pour cela ils utilisent de façon démagogique "la crise de la dette" pendant que leur laquais
politiques et leurs "techniciens" diminuent les retraites, la sécurité sociale et les subventions pour protéger l'industrie ; coupent dans les budgets de l'état, réduisent les emplois fédéraux,
écrasent les syndicats, suppriment les taxes douanières et les impôts sur le capital et privatisent toujours plus de biens et de services publics. Moins d'état signifie moins d'activité, une
demande plus faible et plus de souffrances pour les travailleurs. En d'autres termes, l'austérité a atteint le résultat précis qu'elle poursuivait : des plus
grands profits pour les 1% et que dalle pour les autres.
Voilà un extrait d'un article de Reuters :
La "consolidation de la
dette" et les "réformes structurelles" de Draghi ont augmenté la pression déflationniste et accentué la récession. Elles ont été un échec complet et il ne fallait pas être grand clerc pour le
pronostiquer.
Sommes-nous vraiment censés croire que le président de la BCE ne savait
pas quels seraient les effets de sa politique, qu'il ne savait pas que des politiques de contraction feraient se replier l'économie ?
Bien sûr qu'il le
savait. Draghi n'est pas un idiot ; c'est un économiste très compétent. Cela prouve simplement qu'il avait un autre motif et que cette politique a été définie pour servir les intérêts des ses
amis de la finance au détriment des 99%. De fait, le vrai but de l'austérité n'est pas de réduire les déficits ni de générer de la croissance, c'est d'imposer aux états un carcan fiscal pour
donner aux multinationales et à la haute finance une plus grande part du gâteau. Voilà le vrai but de toute l'entreprise, en doutez-vous encore ?
Il ne faut pas. L'austérité n'est que la version européenne de
"starve the beast".
Notes :
1. Starve the beast (que l'on pourrait traduire en français par « affamer la bête »), ou choke the beast, est une expression
politique et une théorie conservatrice américaine visant à créer volontairement un déficit public, au moyen d'allègements fiscaux et de politiques de réductions d'impôts, afin de forcer ensuite
l'État à faire des coupes budgétaires, réduire ses engagements dans certains secteurs tels que l'assurance-santé, la sécurité sociale ou l'éducation (Wikipedia).
2. Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers
Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et
donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider
de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique. (Source : Lexique AOF)
Sources: Counterpuch / Sott